L'exil de Chateaubriand...
Aux graphites, feutres, eye-liner. .. Avec le fin commentaire de la Malouine Maëlle d'Hauteville ci-dessous, qui préfère la version jeune et romantique, contrairement à la majorité des Malouins ou passionnés de Chateaubriand qui se reconnaissent dans le côté sombre.
EN BAS : François-René.
Il est en effet plus jeune : le tracé est plus léger, ride du front et plis de la bouche moins marqués. La bouche est tendre et souple. La lèvre un peu tombante semble témoigner d'une moue désabusée ou d'une tristesse. Le regard de côté, fuyant, songeur, farouche, trahit également son jeune âge, alors encore dans l'hésitation...
Techniquement, l'œuvre donne une impression de raffinement. Le bleu doux traduit son jeune âge et la tendresse d'âme de la jeunesse. Continuant au-delà de son visage, il enveloppe François-René, reflétant ainsi son appartenance à un univers sensible, avec lequel il ne fait qu'un. La couleur, légèrement violine, semble d'ailleurs faire un peu palpiter tout le tableau...
EN HAUT : CHATEAUBRIAND.
L'âge et ses expériences sont venus. La couleur noire et les tracés marqués gravent des plis plus profonds, signifiant une rupture entre le personnage et le 'décor' environnant dans lequel il prend plus de place. Les traits sont plus épais, grossiers ; le visage est plus lourd. Encadrée de plis, la bouche fermée est comme enfermée, pincée en un bec.
De face, ce sont des yeux adultes qui accrochent celui qui regarde le tableau, d'un regard acéré, mordant. Le coin de la bouche légèrement remonté en un petit rictus lui donne une morgue un peu hautaine, un peu cynique peut-être... La vie et son lot de duretés sont passés par là...
Au-delà d'une interprétation de deux âges de la vie, en regard des tracés tendres ou durs que j'ai avancés, on pourrait aussi voir les deux Chateaubriand :
en bas le poète,
en haut l'homme politique.
Ces deux approches reviennent au même !
Nul doute que des Bretons préfèreront le sombre et dur CHATEAUBRIAND (je vous précise être Malouine 😉). Ma sensibilité assumée, tout ce que j'interprète et y projette me portent vers cette peinture bleue palpitante, raffinée et délicate, plutôt que vers celle aux traits durs, grossiers, confus et sombres.
Vers le poète plus que le politique... Et plus qu'au grand CHATEAUBRIAND, vers le tendre François-René, en devenir, l'âme non encore noircie par la vie...
Je pourrais acheter la peinture bleue mais ne saurais cohabiter avec celle au regard dur et noir qui semble vous harponner, vous juger... L'ambiance sombre qu'elle dégage me met mal à l'aise et pour tout dire, est de nature à flinguer le moral ! 😏
💙 Son tombeau face à la mer,
François-René reviendra au bleu, farouche et lumineux, pour l'éternité... 🌊